Depuis le 1er janvier 2018, le syndicat d’aménagement et de gestion des eaux du bassin de l’Automne exerce la compétence « Gestion des Milieux Aquatiques » (GEMA). Dans ce cadre, elle mène des actions pour la restauration des milieux aquatiques et l’amélioration de la qualité de l’eau.
Le projet de restauration de l’Automne, de ses affluents et des zones humides au Berval est un projet ambitieux mené par le SAGEBA dans les communes de Russy-Bémont et de Bonneuil-en-Valois. Le projet vise à restaurer 3 cours d’eau sur un linéaire d’environ 3 km ainsi que les zones humides riveraines sur 15 ha environ.
Ce projet s’inscrit dans une démarche globale d’intérêt général d’amélioration de la qualité de l’eau à l’échelle de la vallée de l’Automne. Le projet a été lancé en 2016 et les travaux sont prévus pour 2022.
Dysfonctionnements et dégradations constatés
Un diagnostic du site a été mené par SAFEGE (SUEZ Consulting) et le SAGEBA en 2016. Cet état des lieux complet du site a été réalisé sur différents critères :
- Hydraulique (calcul des débits, modélisation des écoulements et des débordements, …)
- Hydromorphologie (qualité des berges, du fond du lit, des habitats, …)
- Ecologie (qualité de la faune et de la flore)
- Zones humides (fonctions, habitats, flore, …).
Ce diagnostic a permis de démontrer que l’Automne ainsi que ses affluents étaient fortement modifiés sur le secteur engendrant un certain nombre de dysfonctionnements. Une étude historique a également permis de mettre en lumière l’artificialisation du cours d’eau à la suite notamment de l’assèchement de l’étang du Berval.
Un inventaire piscicole réalisé dans l’Automne a démontré une dégradation du peuplement. Ce dernier est assez éloigné de celui d’une rivière de 1ère catégorie avec une absence de truite, de chabots et de vairons. Cependant, il y a un fort potentiel sur ce cours d’eau car l’eau est bien oxygénée et les invertébrés présents témoignent d’une eau de bonne qualité.
Le fond du lit (substrat) est relativement homogène avec des sédiments fins (vase, limons, sables). Cette absence de graviers ou de petits cailloux constituant les supports de pontes est en adéquation avec l’absence de certaines espèces comme la truite notamment.
Sur le ru de Russy, le constat est sensiblement le même avec un cours d’eau trop large, peu diversifié et colmaté (dépôt de vase). Un ouvrage (buse de 30m) bloque la continuité écologique (circulation des poissons et des sédiments).
Le ru de la Moise constituait un bief (cours d’eau perché à flanc du coteau) dans lequel plusieurs fuites ont eu lieu. La connexion actuelle avec l’Automne est la conséquence d’une de ces fuites et doit être restaurée.
Les zones humides présentes sur le secteur aval montrent une biodiversité et des fonctionnalités dégradées mais intéressantes et pouvant être améliorées.
Ce diagnostic a été la base de la création de scénarios de restauration qui ont permis de choisir le projet permettant d’atteindre les objectifs d’amélioration de la qualité des cours d’eau mais aussi de respecter les contraintes du site et les demandes des propriétaires.
Travaux proposés et objectifs visés
Le projet de restauration des cours d’eau comporte plusieurs types d’actions :
- Un reméandrage ;
- Une restauration du gabarit du lit mineur quand un reméandrage n’est pas possible ;
- Une remise en fond de talweg des cours d’eau dès que cela est possible.
Ces types d’actions peuvent être couplés dans certains secteurs afin d’augmenter la réussite des objectifs fixés.
La sinuosité a été choisie en se basant sur l’état historique et sur les portions de rivières similaires situées à proximité.
Le linéaire de l’Automne sera augmenté par la création de méandres bénéfiques à sa diversité et son fonctionnement. Son gabarit sera restauré dans le secteur amont. Son lit sera repositionné dans le fond de talweg et reméandré dans le secteur aval.
Le linéaire du ru de Russy sera fortement réduit car c’est un cours d’eau qui a été déplacé et très artificialisé. Il sera reméandré et repositionné dans le fond du talweg afin de lui redonner sa pente naturelle. Une buse de 30m impactant la circulation des poissons sera contournée afin de rétablir la continuité écologique.
La confluence du ru de la Moise sera restaurée afin de se rapprocher du tracé naturel et de supprimer le point de blocage lié à l’ancien bief.
Les anciens lits des cours d’eau seront remblayés avec les matériaux du site extraits des nouveaux cours d’eau.
Un entretien de la végétation en berge sera réalisé. Une ripisylve sera reconstituée le long des nouveaux cours d’eau afin de restaurer un corridor.
Le projet de restauration des zones humides comporte plusieurs actions :
- Un étrépage des secteurs dégradés ;
- Un bouchage/comblement des fossés de drainage ;
- Un réseau de mares.
Sur les zones humides situées à l’aval du site, des travaux de restauration des roselières sont prévus. Ces travaux vont consister à créer des seuils sur 14 fossés afin de maintenir la roselière en eau. Certains secteurs seront étrépés (enlèvement de la couche superficielle du sol) afin de restaurer une végétation de milieux très humides. Un réseau de 5 mares sera créé. Une partie de la zone sera dédiée au pâturage sur laquelle 16 fossés seront comblés.
Les linéaires et superficies restaurés :
- Automne : 2 km environ
- Ru de la Moise : 130 m
- Ru de Russy : 925 m
- Une roselière restaurée : 10,3 ha environ
- Des pâtures extensives : 4,3 ha environ
- Un réseau de mares crée : 300 m² environ
Ces travaux de restauration apporteront de multiples bénéfices aux cours d’eau et aux zones humides :
- Diversification des écoulements et des habitats ;
- Amélioration du pouvoir épurateur de la rivière et de la qualité des eaux ;
- Amélioration des connexions nappe/rivière/zone humide ;
- Amélioration du pouvoir épurateur des zones humides ;
- Préservation d’habitats importants pour la biodiversité ;
- Restauration de la continuité latérale : débordements des cours d’eau plus fréquents, mais moins violents (réduction du risque inondation à l’aval), meilleure rétention des eaux en cas de crue, espace de liberté pour la rivière ;
- Amélioration du pouvoir de restitution des zones humides par un soutien d’étiage ;
- Restauration de la continuité écologique (poissons et sédiments) ;
- Suppression des dysfonctionnements des cours d’eau telle que l’incision ou le colmatage ;
- Restauration de corridors biologiques.
- Diversification des écoulements et des habitats
- Amélioration du pouvoir épurateur de la rivière et de la qualité des eaux
- Rehaussement de la nappe
- Amélioration du pouvoir épurateur des zones humides
- Préservation d’habitats importants pour la biodiversité
- Meilleure rétention des eaux en cas de crue mais aussi contre les sécheresses
- Restauration de la continuité écologique
- Suppression des dysfonctionnements des cours d’eau telle que l’incision ou le colmatage
- Débordements des cours d’eau plus fréquents, mais moins violents (réduction du risque inondation à l’aval)
Le cout des travaux est estimé à environ 630 000 €, ils sont financés à 80% par l’Agence de l’Eau Seine Normandie, à 10% par les propriétaires et à 10% par l’Europe (fond FEDER).
